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André Almurò

Né en 1927 à Paris et mort en 2009.

André Almuro a été tour à tour ou simultanément compositeur, musicien, producteur de radio, performeur, enseignant et cinéaste. Évoluant dès sa plus jeune enfance dans l'univers de la musique, il entame ses premières recherches sonores en 1947 au Club d'Essai de la Radiodiffusion française (RDF), dont il devient producteur en 1950 (Il y créé des adaptations des textes de Jean Cocteau, Pablo Picasso, Eugène Ionesco, Jean Genet, Julien Gracq, Jules Supervielle,...) puis intègre en 1958 le Groupe de Recherches Musicales de l'ORTF. Il rencontre dans ces années Pierre Clémenti, alors âgé d'une quinzaine d'année, dont il se rapproche très vite et avec qui il développe plusieurs collaborations. Il fonde son propre studio d'enregistrement dans les années 1960 au sein duquel il produit des artistes tels que Colette Magny. Il y créé parallèlement un grand nombre de pièces pour bande magnétique et des opéras électroacoustiques dans lesquels il recherche un "climat cérémoniel de magie et d'incantation, avec ou sans le support d'un texte." (Dictionnaire de la musique, Larousse). Il commence à enseigner à la Sorbonne en 1973 aux côtés d'enseignants tels que Dominique Noguez et Michel Journiac, où il fonde, trois ans après, avec ses étudiants, le groupe Son-Image-Corps duquel naît plus de trente spectacles dont il compose les musiques. C'est en 1978 qu'il réalise son premier film, Cortège, tourné en super 8mm, dont suivront plus d'une trentaine d'autres jusqu'à sa mort.

"Inventeur avec Jean-Luc Guionnet d'un cinéma haptique, cinéma du toucher, où la caméra non plus guidée par l'oeil mais par le bras seul des actants - à la fois filmeurs et filmés - pénétrait au coeur des corps et des agencements de son désir, le cinéma en super 8 d'André Almuró constituait certainement l'une des recherches les plus abouties d'un langage cinématographique "spécifiquement homosexuel". Ses films qu'il réalisait depuis 1978, dans le miroitement de la minéralité des peaux, dans le frémissement sculptural de la rencontre, offraient une expérience unique de vision organique. André Almuró disait peindre, à partir du corps le plus subjectif, caméra au poing (au sens littéral), des « paysages affectifs », et mettre à nu des intensités émanant directement d'interventions corporelles. Son cinéma haptique rendait compte d'un mode de connaissance cinesthésique du monde, le tournage constituant une épreuve de transformation du filmeur.  « Ce qui est fait devient ce qui arrive ». André Almuró envisageait le geste filmique en termes d'événement, d'avoir-lieu.
De même, il tenait à l'expérience singulière de la projection. La précarité de ses films, celle-là même de la fragilité et de l'unicité du support super 8, conférait à leur projection, à chaque fois en présence du réalisateur, une dimension rare.
Bien qu'André Almuro ait maintes fois exprimé l'idée que son œuvre cinématographique dût disparaître avec son auteur, il a néanmoins souhaité que celle-ci fût conservée et pût être projetée dans le même esprit que de son vivant, ceci, afin de respecter sa démarche et sa pensée. Il a confié à Philippe Jubard qui a été son ami pendant plus de trente ans, désormais dépositaire légal de son œuvre, le soin d'exécuter ses dernières volontés." (Kantuta Quiros & Aliocha Imhoff, Le Peuple qui manque)


André Almuro is simultaneously a composer, musician, radio producer, performer, teacher and filmmaker. From his early childhood in the music world, he began his first sound research in 1947 at the Club d'Essai of the Radiodiffusion française (RDF), where he became producer in 1950 (he adapted texts from Jean Cocteau, Pablo Picasso, Eugène Ionesco , Jean Genet, Gracq, Jules Supervielle...) then joined in 1958 the Groupe de Recherches Musicales of l'ORTF. On that time he met Pierre Clementi, at the age of fifteen years, with whom he developed several collaborations. He founded his own recording studio in the 1960s in which he produced artists such as Colette Magny. In a parallel basis, he created a large number of pieces for magnetic tapes and electronic operas in which he seeks a "ceremonial atmosphere of magic and incantation, with or without the support of a text." (Dictionary of Music, Larousse). He began teaching at the Sorbonne in 1973 alongside with Dominique Noguez and Michel Journiac, where he founded three years later, with his students, the group Son-Image-Corps where were born more than thirty shows for which he composed music. In 1978 he directed his first film, Cortège, shot in Super 8mm, and made more than thirty other until his death.

Année de naissance : 1927

Nationalité : France

Filmographie

Titre Image Chromie Son Durée Année Ref CJC
Cortège Super 8mm Couleur Sonore 00:34:00 1978 78-001
Hors-Jeux Super 8mm Coul./N&B Sonore 01:27:00 1980 80-001
Point Velique Super 8mm Couleur Sonore 00:08:15 1986 86-001
L’ Inopiné Super 8mm N&B Sonore 00:10:00 1987 87-001
Flash Super 8mm N&B Sonore 00:28:30 1988 88-001
Le Lever des Corps Super 8mm N&B Sonore 00:13:00 1988 88-002
Le Troisième Oeil Super 8mm Coul./N&B Sonore 00:22:00 1989 89-001
Clônes Super 8mm Coul./N&B Sonore 00:16:00 1990 90-001
Continuum Super 8mm Coul./N&B Sonore 00:36:00 1991 91-001
Rumeur Super 8mm Coul./N&B Sonore 00:33:30 1992 92-001
Littérales Super 8mm Couleur Sonore 00:34:00 1994 94-001
Tropes Super 8mm N&B Sonore 00:16:30 1995 96-001
Entelechie Super 8mm Coul./N&B Sonore 00:20:00 1997 98-001
L’ Habitacle - on line Super 8mm Coul./N&B Sonore 00:47:00 1982 82-004