Dans son livre "Paris capitale du XIXe siècle", le philosophe allemand Walter Benjamin tente une interprétation globale du XIXe siècle et de son équivoque modernité.
Pour lui, "le capitalisme fut un phénomène naturel par lequel un sommeil nouveau, plein de rÍves, s'empara de l'Europe". Ainsi, ‡ Paris, au travers des travaux d'Haussmann, le capital remodèle l'espace et le temps de la ville.
Tout ceci constitue une expérience nouvelle pour le citadin, un sentiment bien décrit dans la poésie de Baudelaire, celui du choc de la grande ville.
Dans "L'éternité par les astres" Blanqui fait de celui-ci une vision d'enfer, c'est l'Éternel retour du mÍme.
On voit aussi ‡ cette Èpoque l'apparition de nouvelles techniques de reproduction comme la lithographie, la photographie puis le cinéma.
Elles permettent d'appréhender le choc traumatique de la ville en l'intÈgrant dans leur dispositif (le cinÈma n'est-il pas la succession de 24 chocs/seconde?).
Ces techniques, une fois leur statut d'art conquis, constituent tout un imaginaire de la ville et du monde (au travers de lieux-type comme l'intÈrieur bourgeois, les passages, les grands magasins) et de fait en produisent une image saisissable et rassurante.
En d'autres termes, elles deviennent des fantasmagories.
De nos jours, un film doit encore faire rÍver. Mais, de mÍme que le cinÈma n'a pas filmÈ Auschwitz, le cinÈma d'aujourd'hui ne filme pas le rÈel. S'il le faisait, il nous renverrait l'image d'un monde en ruines.
C'est pourquoi il doit Ítre un instrument du rÈveil qui permette ‡ l'homme de vivre dans l'instant prÈsent et non plus dans les rÍves et les mythes du XIXe siËcle.
En un sens il doit être politique. Ce film tente de le montrer.
In his book "Paris, capital of the 19th century" the German philosopher
Walter Benjamin attempts to outline a comprehensive interpretation of then19th century along with its dubious modernity.
He argues that ìcapitalism was a natural phenomenon which plunged Europe into a new, dream-filled sleepî. Therefore, in Paris, capital ñ through Haussmannís work - reshapes urban space and time. All this brings about a new experience for town dwellers, a feeling very well described by Baudelaire in his poems ñ the large town shock.
In his ‘Eternity by the Stars’ Blanqui describes it a hellish vision, an endless return of the same.
At this time, new reproduction techniques emerge, such as lithography,
photography and film-making, which enable us to understand the traumatic
shock of urbanism by including it into their own devices (a film, after
all, is a series of 24 shocks per minute!)
As these techniques acquired art status, they create an urban and world-
encompassing fantasy (by means of sample-sites such as the bourgeois
interior, passages, department stores) and succeed in producing a
perceptible and reassuring image.
In short, they become phantasmagoric.
Nowadays, films should still make us dream. But current film-makers do
not film reality, in the same way they didnít film Auschwitz. If they
did, they would relay the picture of a world in ruins. For this reason,
film-making must serve as a wake-up call, and help mankind live in the
present and no longer in the dreams and myths of the 19th century.
In a sense, it must be political. As this film attempts to point out. Thèmes : , , , , , architecture
- Année
- 2010
- Nationalité
- France
- Durée
- 00:09:55
- Format de projection
- DVD