Journal filmé ? Film structurel ? USA/Holland Studies pourrait relever de ces deux écoles artistiques, mais l’œuvre bivouaque dans un no man’s land où domine une recherche plasticienne qui veut, avec le langage propre du cinéma, rendre hommage, paritairement, à Mondrian et à Vermeer, selon l’incipit qui figure en début de film.
Les plans d’ouverture, très paysagistes, paient leur tribut au vieux maître baroque, tandis que des motifs de cheveux féminins filmés en gros plans, puis des portes, des traverses enchevêtrées se rapprochent de la quête du peintre abstrait moderne. Mais, au cœur de l’œuvre, les doubles références s’interpénètrent.
Les règnes, les genres, les approches esthétiques se croisent, se mélangent. Si l’ensemble peut relever, dans ces grandes lignes, d’un journal filmé un peu distant et avare de figures humaines, le film comprend quelques séquences purement graphiques et structurelles, essentiellement urbaines celles-là.
Cinéaste atypique et polyvalent, voyageur, nomade, Peter Rubin sait faire entendre une voix très personnelle, fragile et séduisante.
Raphaël Bassan
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- Année
- 1980
- Nationalité
- Hollande
- Durée
- 00:57:00
- Format de projection
- Super 8mm