The Young Prince— un film de Bruce Elder /

The Young Prince (2007), du cinéaste philosophe canadien Bruce Elder, est à la fois un long poème baroque de près d’une heure cinquante et un manifeste séduisant et envoûtant des épousailles, pour une fois réussies, entre l’art cinéma (expérimental) et sa transfiguration par l’outil numérique. Elder a, d’abord, conçu son œuvre en pellicule. Les matériaux et textures obtenus par ce médium (images iconiques d’art pictural, de sexe, de revisitation de cinéma abstrait à la Len Lye) se croisent numériquement ensuite, se mélangent, se défient, s’imbriquent en un éblouissant et déroutant maelström de tableaux (la caméra est quasi immobile) habité par une myriade époustouflante de formes organiques et inorganiques, souples, géométriques ou éthérées. Cette osmose, aux multiples mouvements de va et vient entre l’argentique et le numérique, nous mène aux frontières d’une autre dimension (visuelle et psychique) perceptive. Les métamorphoses ainsi obtenues digitalement ont, à nouveau, été refilmées. The Young Prince présente un état très avancé de cet art de l’hybridation voulu par un cinéaste, et finalisé en film.

Raphaël Bassan

When I had finished this film poem, I heard someone speak of visions in meditation, and what he said seemed particularly apposite: “Imagine a maelstrom,” he said, “made of imagination, swirling round and round, a maelstrom open at the top and bottom and bounded on the sides by the nothingness of the unimagined. A beggar imagines himself sitting at the edge of this maelstrom and imagines himself becoming aware that he is sitting at the edge of this maelstrom, looking inward at this vortex, observing beings – demonic forms, ghosts, animals, humans – first rising, and then falling through the vortex. These transient beings, the fleeting imaginings, he came to understand, have the character they do because of his evanescent mental states. The fleeting mental states that possess him determine whether these imagined beings will elevate his perceptions/imaginings or whether these phantasms will draw him down into the abyss.”

Tarif de location pour une projection : 350 €