Frédéric Tachou

Frédéric TACHOU, né le 27 juillet 1964 à Bordeaux de parents instituteurs dans le quartier des dockers : Bacalan. Premières sorties solitaires au cinéma à 15 ans pour voir Apocalypse Now et Le tambour en 1979. Développement du goût pour le cinéma stimulé par ma mère cinéphile sans que l’idée d’en faire mon métier surgisse encore. Passion pour l’histoire de l’art, l’esthétique et la philosophie. Obtention d’un 15 en philosophie en Terminale sur un commentaire de texte de Nietszche. Initié au matérialisme dialectique par mon père. Bac A3 option dessin et histoire de l’art au Lycée Michel Montaigne. Ensuite, Université Michel de Montaigne Bordeaux III cursus Arts Plastiques. Licence, Maîtrise en esthétique. Apprentissage de la photographie et de la vidéo à l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux. Premiers films Super8 dans le style existentialo-métaphysique. Echec au concours de la FEMIS en réalisation devant le jury de l’épreuve finale. CAPES d’Arts Plastiques en 1987. Crise autour de la question de la vocation. Armée. Enseigne. Migration à Paris. Travail avec un alpiniste (Marc Batard). Je vois l’Everest de mes propres yeux. Assistant réalisateur sur des courts métrages. Première réalisation en 1992 : La porte étroite, 35 mm couleurs 10 minutes. Film de guerre sans action sélectionné dans quelques festivals. 1994 Réalisation de François vous aime, 16 mm couleurs 10 minutes. Poème d’amour entre un jeune homme et sa voisine. Festivals (dont Pantin) et diffusion TV (France 3). Assistant sur longs métrages. Je commence à me rendre compte que ma façon de parler du cinéma et de mes idées de film ne marche pas auprès de ceux qui sont censés les rendre possibles. 1994, réalisation de Le Bambi. Très bon film sur l’identité sexuelle qui n’aura aucun succès (pas de festivals, pas de diffusion). Écriture d’un long métrage. A ce stade je perds progressivement l’espoir d’être élu cinéaste par mes pairs. Je préfère reprendre l’enseignement à mi-temps plutôt que de poursuivre le métier d’assistant réalisateur qui risque trop d’altérer mon idée du cinéma. 1998, sollicité par le commissaire d’une exposition underground, je réalise mon premier film expérimental : Totem Super 8 N&B, 7 minutes. Élucubration sociologico-psychologique sur l'omniprésence des représentations du phallus. Festivals. 1999 réalise un deuxième film expérimental : J’aime la guerre, Super 8 couleurs, 10 minutes. Où j’essaie de démontrer qu’il est vital de surmonter une condamnation épidermique, et souvent de façade, des guerres pour distinguer entre les bonnes et les mauvaises. Festivals, articles, estime. Ce film marque mon entrée dans le cercle du Collectif Jeune Cinéma. Démissionne de l’éducation nationale. Enseigne de manière sporadique à l’université. Voyage dans l’ex-Yougoslavie avec ma femme Brankica (Ex-yougoslave). Décide d’entreprendre un cycle sans fin de films expérimentaux qui raconteront ma découverte de cet « Ex-pays ». 2001, réalisation de J’ai fait un beau voyage, je vais vous le montrer Chapitre II. Super 8 couleurs, 20 minutes. Sur le thème de la chanson d’un film de Slobodan Sijan Qui chante là-bas ?, une traversée de la Bosnie jusqu’à Belgrade où l'on nous racontent les bombardements de 99. Festivals, estime. 2003, réalisation de Les problèmes de hanches 35 mm couleurs, 20 minutes. Film classique simple fondé sur la relation psychologique de deux comédiennes âgées qui entrent en concurrence pour un petit rôle. Très bon court métrage qui n’est sélectionné nulle part. Mort de mon père. 2004, réalisation de J’ai fait un beau voyage, je vais vous le montrer Chapitre I. 16 mm couleurs et N&B, 63 minutes. Remontage d’archives et de films institutionnels yougoslaves pour confronter le rêve de la Yougoslavie dans les années 50 à ce qui est advenu. Festivals, estime. 2006, réalisation de Reste-là ! Adaptation d’un rêve fait peu de temps après la mort de mon père. Parallèlement à tout ça, recherches doctorales à Paris I Sorbonne sous la direction de Marc Jimenez. Thèse soutenue en 2010 sur le thème de la naissance de l'industrie pornographique. En préparation, un livre tiré de ma thèse et un film de guerre co-réalisé avec mon fils Andreï : Avion de chasse.

Film director and cinema scholar. Born in Bordeaux in 1964. Doctor’s degree in Aesthetics and Art History at La Sorbonne. He started his career by shooting a series of shorts of a rather convenional nature, shown on television (La porte étroite, 1992 ; François vous aime, 1994 ; Le Bambi, 1996, Les problèmes de hanches, 2000). It was only at the end of 1990s that he radically changed his cinematic orientation and produced a series of films of strictly political content (Totem, 1998 ; J’aime la guerre, 2000 ; J’ai fait un beau voyage et je vais vous le montrer I & II, 2002, Reste-là !, 2006, Kronos 2014 - still in progress -). He lives in Paris and is a member of the film distribution cooperative Collectif Jeune Cinéma, and
the associative laboratory L’Abominable. Since 2012, he runs the Festival des Cinémas Différents Expérimentaux de Paris. He also works on mid-lengh films about topics like school, fight between father and son, frustration, desperation and death. Finally, he is a professor at Paris I University, faculty of Visual Arts where he teaches cinema.