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Festival 2008

[10e Festival des Cinémas Différents de Paris]

du 09/12/2008 au 14/12/2008

EDITO

 

Le Festival des Cinémas Différents de Paris : une longue histoire entre Hyères dans les années 1970 et Paris dans les années 1990, un public curieux et enthousiaste, et des films venus du monde entier. Depuis 1999 à Paris, le Festival refuse toute compétition, prix et jury, dans une volonté de rencontre plutôt que de confrontation.

Pour cette édition anniversaire, l'enjeu était d'élaborer une problématique pertinente et contemporaine des pratiques actuelles du cinéma expérimental permettant de rendre compte du désir de promouvoir le cinéma expérimental qui a toujours habité le Collectif Jeune Cinéma.

Cette année le Festival s'intéresse au noir et blanc, une affaire de gestes ou de contraintes spécifiques, souvent à l'origine d'une esthétique nous éloignant des codes du cinéma traditionnel. Utiliser le noir et blanc reviendrait à rechercher non plus une représentation du réel mais une autre approche de celui-ci : un réel subjectif, mélancolique, historique, en rupture à travers le fantasme ou le fantastique... Cette thématique se retrouve dans quatre séances : Hantises, Les Espèces, Dissolutions, et un long métrage Le Goût du Koumiz, mais aussi dans l'ensemble des diverses projections, ciné-concerts et performances.

Plutôt qu'un bilan, le retour sur dix ans de Festival est l'occasion de rendre signifiantes les recherches plastiques de cinéastes différents à partir de films diffusés lors des précédentes éditions. Une séance présente des œuvres historiques du Festival de Hyères ; une autre, « Revival », un panorama de films singuliers des années 1970 et de leurs descendants ; tandis que « Le corps filmé » et « Rêves et fantasmes » reviennent sur le cinéma corporel et onirique.

Des trajectoires, monographies d'auteurs, sont également programmées : l'Autrichien Dietmar Brehm et ses univers fantasmatiques, les compositions sensuelles de la Canadienne Izabella Pruska-Oldenhof, l'américain Robert Todd, cinéaste très prolifique du Collectif et le Français Sylvain George dont la récente reconnaissance au sein du milieu documentaire permet de pointer la transversalité des pratiques expérimentales contemporaines.

Afin de poursuivre la sensibilisation au cinéma expérimental auprès du jeune public, la cinéaste et enseignante Cécile Ravel propose une sélection de films toujours sur le thème du noir et blanc. Le samedi 13 décembre, une rencontre informelle entre les cinéastes, les différents acteurs du Festival et le public est organisée autour d'un apéritif.

L'Inarchivé, une installation de Silvia Maglioni et Graeme Thomson est visible tout au long du week-end à Mains d'Œuvres ainsi qu'une librairie éphémère dédiée aux publications de tous formats (livres, revues, VHS, DVD) sur le cinéma expérimental. Un hors série de la revue du CJC étoilements, consacré à l'anniversaire du festival, est également publié à cette occasion.

En clôture enfin, après l'étonnant moyen métrage Mercedes Dunavska ou L'impossible trajectoire A1, du Croate Dražen Zanchi, nous poursuivons dans une tradition festive, établie depuis quelques années de présenter des pratiques du « cinéma élargi ». Un ciné-concert : Radio City One du groupe Fiasco et une performance de Metalking (MTK Grenoble) où, par deux voies radicalement différentes, musique et images en mouvements se rencontrent et s'influencent.

Cette 10e édition est l'occasion de revenir sur le parcours qui a permis de forger l'identité originale et forte de notre manifestation, organisée par et pour des auteurs dont les réalisations les plus variées s'offrent sans retenue aux spectateurs curieux, avides de nouvelles images, dont le nombre va sans cesse croissant.

Nous serons heureux de vivre avec vous cette 10éme édition anniversaire.

Angélica Cuevas Portilla et Gabrielle Reiner, co-directrices du festival